Par Emmanuel Plaaschaert, bâtonnier, pour le barreau francophone
L’avocat doit s’adapter à un monde en évolution constante.
Dans une société devenue éminemment complexe, il ne peut plus se borner à répondre aux seuls besoins de droit ou de justice exprimés par son client.
S’il se doit évidemment de renforcer ou d’acquérir d’autres qualités telles que l’empathie ou le sens de l’écoute, il ne peut rester indifférent au progrès technologique que ce soit dans le cadre de sa pratique professionnelle ou de la gestion de son cabinet. C’est conscient de cet enjeu que les Ordres français et néerlandais du barreau de Bruxelles ont fondé l’Incubateur européen du barreau de Bruxelles (« Incuebrux »). Ils lui ont assigné la mission de former et d’informer les avocats bruxellois sur les développements technologiques qui concernent la profession d’avocats. Depuis, Incuebrux associe des avocats, des professeurs et des experts belges et étrangers dans des domaines aussi variés que le droit, l’économie, le management, la philosophie et évidemment l’informatique et les nouvelles technologies. Il organise très régulièrement des conférences et des formations sur des thèmes aussi divers que le métavers, la blockchain et les crypto-actifs, l’intelligence artificielle ou des rencontres, comme celle du printemps dernier sur le thème de l’avocat « entrepreneur ».
Je souhaite évidemment qu’Incuebrux poursuive et accentue ses missions, qu’il continue à être un lieu d’échanges européens et internationaux, de débats multidisciplinaires et transversaux sur la modernisation et la réforme de la profession d’avocat et des systèmes judiciaires, qu’il accompagne les barreaux dans le tournant digital en restant attentif au respect de leurs valeurs, qu’il participe aux initiatives européennes et internationales sur l’innovation technologique et reste attentif aux implications pour la profession d’avocat et les professionnels du droit.
Je forme néanmoins le vœu qu’Incuebrux aille plus loin. Chaque jour, nous entendons des avocats espérer le développement de telle application qui leur faciliterait l’organisation de leurs journées ou de tel logiciel qui leur permettrait de gérer plus aisément leurs cabinets et leurs échanges avec leurs clients. N’est-ce pas aussi le rôle d’un incubateur : participer à la création et au développement de projets entrepreneuriaux ?
Comme bâtonnier, je veillerai à ce qu’Incuebrux joue désormais pleinement son rôle d’ « incubateur » et, dans la prolongation de l’Hackathon organisée en novembre 2018, sélectionne et accompagne des projets innovants pour la profession d’avocat. Mieux encore, Incuebrux pourrait solliciter ces initiatives, mettre en relation avocats et développeurs et leur faire bénéficier de l’expérience qu’il tire de sa présence au sein d’un réseau d’incubateurs européens et internationaux.
Je fais toute confiance en ses administrateurs et membres pour mener à bien l’enthousiasmante et passionnante mission qui leur a été confiée au service du barreau.
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