Par Me Vinciane Gillet, Membre du conseil de l’Ordre, Présidente de l’Incubateur européen du barreau de Bruxelles
Chères Consoeurs,
Chers Confrères,
Les 11 et 12 juillet 2019, les représentants des délégations du G7 des avocats réunis à Paris ont adopté une résolution relative aux opportunités offertes par la digitalisation et l’intelligence artificielle. Ils appellent les gouvernements du G7 à garantir l’indépendance des professions juridiques et le respect des droits fondamentaux dans le contexte de la digitalisation et de l’utilisation de l’intelligence artificielle[1]. Le 14 août 2019, nos confères de l’American Bar Association ont également adopté une résolution appelant les magistrats et les avocats à examiner les enjeux éthiques et juridiques de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la pratique du droit. L’association américaine vise particulièrement les biais, l’explicabilité et la transparence des décisions automatisées ainsi que le contrôle et la supervision de l’intelligence artificielle et des fournisseurs de solutions basées sur celle-ci. Ces deux initiatives estivales s’inscrivent dans la droite ligne d’autres prises de position par des Ordres et des Law Societies en Europe et au-delà.
Elles nous rappellent que des pans de plus en plus importants de nos vies sont concernés par le tournant numérique et par des décisions prises, en quelque sorte, par devers nous par des systèmes parfois opaques. Cette emprise a des implications pour l’exercice de notre belle profession tant sur le plan de la gestion de notre cabinet que sur celui de la conduite de nos activités proprement dites. Si on en croit les tendances du marché américain, elle aura sans doute demain une incidence sur les compétences nécessaires à la prise en charge de certains contentieux[2].
L’Incubateur européen du barreau de Bruxelles a été mis en place par le conseil de l’Ordre pour former et informer les avocats des évolutions en cours et pour fédérer les expertises à l’échelle internationale. Avec la rentrée judiciaire, il reprend pleinement ses activités avec un programme ambitieux. Les midis de l’avocat numérique nous permettrons notamment de nous initier au legal design, de mieux appréhender nos obligations en matière de protection des données personnelles, de découvrir la suite logicielle LEXagoria+ ou de nous familiariser avec les enjeux de la Charte éthique européenne d’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans les systèmes judiciaires et leur environnement du Conseil de l’Europe.
Des conférences et des actions plus larges au bénéfice des avocats sont également au programme avec le souci de réunir plus largement les professions du droit afin d’examiner ensemble comment les outils informatiques et d’intelligence artificielle sont susceptibles de répondre à nos problèmes quotidiens et à renforcer les garanties de l’état de droit.
Ces formations et ces activités ne peuvent
toutefois porter leur fruit qu’avec votre participation. Je me réjouis déjà de
vous retrouver nombreux à ces occasions.
[1] Lire la résolution ici : https://www.cnb.avocat.fr/sites/default/files/2019-07-11_g7_resolution_digitalization_ia.pdf
[2] Voy. J. Murawski, « Wanted : Lawyers Who Understand AI. Law firms are preparing for more legal cases involving artificial intelligence as the technology grows ubiquitous », Wall Street Journal, 9 juillet 2019.
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